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L art allemand en France Szittya Emile

L'art allemand en France
Szittya, Emile


Ed. La Zone, Paris, s.d., (v. 1932).


Grand in-8, broché sous couverture rempliée illustrée d'une vignette contrecollée, 31 pp.
Edition originale ; un des deux cents exemplaires sur Japon Barjon (n° 185). Avec quarante planches en noir et blanc en hors-texte.
Ouvrage traduit de l'allemand par Lazare Lévine.
Bel exemplaire partiellement coupé.



Livre non disponible
Né à Budapest en 1886, Emile Szittya s'installe à Paris en 1906. Son existence se confond ensuite avec la bohème artistique et libertaire. En 1907, il rejoint la colonie utopique de Monte Verità. Grâce à Szittya, fondateur de la revue allemande Neue Menschen, Blaise Cendras entre en relation avec le monde artistique de la Ruche. Dans un ouvrage sur Soutine, Szittya évoquera l'ambiance angoissante de ce quartier des abattoirs du XVe arrondissement : "Chaque maison, chaque animal, chaque habitant sentait la tuerie, bistrots, fabriques, population criarde, taudis. Soutine y trouve un ghetto. [...] Il voulait oublier sa terre natale, mais la Ruche et Montparnasse, cités de la faim, n'étaient en somme qu'une prolongation de sa patrie."

 Pendant la Première Guerre, Szittya se réfugie à Zürich où il fréquente le Cabaret Voltaire. L'arrivée des nazis au pouvoir l'oblige à quitter l'Allemagne en 1933. La traduction française de son ouvrage sur L'Art allemand en France paraît aux éditions La Zone, revue d'obédience antifasciste, qui avait déjà édité sa monographie du sculpteur Hoetger.

Quatre ans plus tôt, l'exposition organisée à la Bibliothèque nationale avait déjà permis au public français de découvrir la gravure allemande contemporaine, sans toutefois qu'aucun auteur français ne participe au catalogue. Szittya constate d'emblée qu'entre la France et l'Allemagne , le "contact dans le domaine de l'art n'existe plus et est difficile à rétablir." Il retrace à grands coups de brosse les relations artistiques plus que complexes entre ces deux pays en insistant sur la période la plus récente : "Après la guerre, on s'aperçut dans les milieux artistiques français qu'on ignorait tout de l'art allemand moderne. L'intérêt pour cet art se raviva. Sans mentionner les peintres allemands qui eurent à Paris des expositions d'ensemble, on se montra, dans les milieux officiels allemands, très réservé en ce qui concerne la présentation de l'art allemand en France. Tout ce qui a été fait, depuis la guerre, dans cette direction, a été mal organisé et bien souvent plus nuisible à la cause qu'utile."