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Van Der Meer de Delft Havard Henry

Van Der Meer de Delft
Havard, Henry


Librairie de l'art, collection "Les artistes célèbres", Paris, 1889.


In-4, demi-reliure toile bleue avec pièce de titre en maroquin, plats marbrés, 40 pp.
 
Bel exemplaire avec 9 illustrations in texte et en hors-texte.



Livre non disponible
Dans le cadre de ses travaux sur la faïence de Delft, Henry Havard (1838-1921) profita de l'ouverture des archives de la Chambre des Orphelins, en 1878, pour poursuivre ses recherches sur la céramique en Hollande. Mais ce fonds d'archives lui permit de faire d'autres découvertes inattendues sur les peintres du Siècle d'or. 


"Ceux-ci, écrit Rossella Froissart Pezone, apparaissent à Havard comme les hérauts d'un art éminemment "réaliste" et "populaire" par ses contenus et sa destination, expression d'une classe bourgeoise qui, après s'être libérée par une lutte héroïque du joug de l'étranger et de la religion catholique, affiche avec fierté les institutions libérales et son épanouissement économique et intellectuel.


Le choix d'un historien républicain attaché à des idéaux d'égalité et de laïcité de se consacrer à ce domaine ne saurait donc relever du hasard." (R. Froissart Pezone, Dictionnaire critique des historiens d'art, INHA) Républicain notoire, exilé comme Havard, Théophile Thoré, l'"inventeur de Vermeer", avait précédé Havard, mais ce dernier se défiait de son enthousiasme et des "faiseurs de biographies". L'exploration des inventaires après-décès et autres actes officiels de la vie civile l'améneront à préciser nombre de données biographiques, notamment les dates exactes de Vermeer qui seront révélées en 1877 dans la Gazette des Beaux-Arts


De 1879 à 1881, Havard publie L'Art et les artistes hollandais en quatre volumes et son Histoire de la peinture hollandaise en 1881. Sa monographie de Van der Meer de Delft, elle, paraît en 1889 et doit beaucoup aux travaux de Taine sur La Peinture aux Pays-Bas (1869). "Havard, poursuit R. Froissart Pezone, pense que la qualité dominante de la peinture hollandaise est la couleur, exception faite pour Rembrandt, dont l'art est fondé sur le clair-obscur. Havard a établi dans divers ouvrages le parallèle entre Amsterdam et Venise et y a développé l'idée d'une réaction commune à un même climat humide : celui-ci ne produirait pas des tons effacés, mais au contraire des couleurs vives, dont les contours estompés se prêteraient mal à être saisis par le dessin. La meilleure preuve de cette théorie serait Vermeer, dont est analysée la touche dense et pointilliste et la splendeur des couleurs, opposées catégoriquement à Rembrandt. La thèse de Bürger d'un passage du premier dans l'atelier du second est ainsi rejetée et le réseau des influences entre les trois grands artistes delftois, Fabritius, Vermeer et De Hooch, plus subtilement reconstitué."