L'imaginaire misérabiliste de la Flandre maritime -Nieuport, la dentelle, les marins, le veuvage, l'hospice, les nonnettes aux coiffes blanches, la chute et la mort dans une tombe...- dans un roman début de siècle par l'auteur oublié André Didier de Roulx (1870-1936) ; ce dernier a publié divers recueils de poèmes et romans, parmi lesquels Dans l'envol des nuées, La terre du pauvre, La chanson des oyats et La 629-E9, ouvrage dédié à Octave de Mirbeau (voir la notice consacrée à La 629-E8, qui introduisait la vitesse dans le récit de voyage).
Ce roman est enrichi de quatre superbes illustrations -deux en couverture et deux planches en hors-texte- par F. Front
"Les mains crispées par l'angoisse qui l'étreignait, Rossje s'approcha du cadavre de son mari couché dans la chambrette, les pieds tournés vers la fenêtre. Elle voulut le regarder encore, et comme elle dévisageait d'un air plein de pitié celui qui avait été toute sa vie -toute sa joie, elle demeura plongée dans des pensées profondes.
"La dépouille du vieux marin rejeté par la mer ce matin même, dix jours après l'accident, faisait mal à voir : la bouche béante exhalait une puanteur infecte. Une essence verdâtre s'échappait des yeux et rongeait les chairs putréfiées."