Ce catalogue a été édité à l'occasion de l'exposition Miroirs du ciel - variation sur le ciel dans la peinture danoise 1770-1880 présentée au Fyns Kunstmuseum d'Odense, au Storstroms Kunstmuseum de Maribo et à la Maison du Danemark, à Paris, en 2002-2003.

De tous les écrivains de l'âge d'or danois, B.S. Ingeman (1789-1862) est celui qui a les rapports les plus intimes avec la nature. Les rapports avec le milieu proche -le paysage, le climat et la vie du peuple- jouèrent un grand rôle dès son enfance dans le presbytère à Falster dans les années 1780. Il décrit dans son Autobiographie les impressions de l'enfant qu'il était devant la nature : "Cette position, le front contre la vitre et devant l'oeil, des milliers d'images changeantes de tout ce qui était arrivé ou pourrait arriver durant toutes les époques, avait pour lui quelque chose d'infiniment séduisant. C'était l'immense pays enchanté des possibilités avec toutes sortes de formes et de couleurs vitales dans lesquelles il plongeait son regard ; c'était la sphère embryonnaire, pour moitié créée par les idéaux, avec toute la vie du passé et du futur, qui lui déroulait ses formes de Fata Morgana dans les nuages."
 Pour  Ingemann comme pour Goethe, le ciel nuageux et ses phénomènes sont un livre ouvert dans lequel on peut lire et interpréter le grand livre de la création. Fascinés par le paysage national et les ciels danois, les peintres de l'Age d'or s'attacheront à rendre visible cette unité des sciences naturelles et du lien spirituel de la nature romantique.