Ce vaste recueil est composé d'études biographiques et de critiques d'art publiées dans le "Journal des débats". Après avoir d'abord collaboré autour de 1860 à "La Revue des deux mondes", Charles Clément (1821-1887) avait succédé au davidien Delécluze au "Journal des débats" à partir de 1863. Pierre Larousse a loué le style de ce critique formé à l'école allemande de philosophie : "le style chez lui témoigne de la solidité des connaissances acquises ; la phrase naît sans effort, précise et alerte ; sans jamais chercher l'originalité, elle y arrive naturellement pour encadrer l'idée et lui donner plus de relief. On devine du même coup que l'auteur de cet intéressant travail a vécu dans un commerce familier avec les maîtres de la critique allemande ; car eux seuls, aujourd'hui, n'écrivent qu'à bon escient, c'est-à-dire après avoir médité et creusé leurs sujets sous toutes ses faces." (cité dans Bruno Chenique, "Charles Clément', dictionnaire critique des historiens d'art, Inha).
On ne sera pas surpris de trouver dans cet ouvrage une vaste analyse de l'oeuvre du peintre vaudois Charles Gleyre, dont Ch. Clément devint l'exécuteur testamentaire et le légataire de l'ensemble de  l'atelier. Le peintre Gustave Ricard, qui collabora à la première version du Poussin de Clément, en 1850, a droit lui aussi à une étude circonstanciée. La sculpture contemporaine n'est pas non plus oubliée par le "Vasari des peintres modernes" (A. Houssaye), puisque Carpeaux, Triqueti et Barye font également l'objet d'une importante recension nécrologique : "Le sculpteur Carpeaux, qu'une maladie cruelle tenait éloignée de son atelier depuis plus de deux ans, vient de mourir, chez le prince Stirbey, qui a adouci les derniers moments du célèbre artiste par les soins les plus délicats et les plus dévoués." (octobre 1875)