Originaire d'Angoulême,
Paul Lefrancq (1904-1984) obtint son diplôme d'archiviste-paléographe en 1927 et sa première affectation aux Archives départementales d'Oran de 1928 à 1934. Cette même année, "il saisit l'occasion du classement de la Bibliothèque municipale de
Valenciennes pour rejoindre le
Hainaut d'où sa famille paternelle était issue. Il prit sa retraite en 1970." (Marie-Pierre Dion, conservateur en chef de la Bibliothèque de Valenciennes)
Edifiée par les Jésuites à partir de 1740, la bibliothèque de
Valenciennes avait été promue au rang de Monument historique en 1925 et classée en 1932. Entrepris en 1938, les travaux de restauration exigés par le délabrement de la façade principale reprirent difficilement dans le contexte de pénurie de l'après-guerre. Cette campagne de restauration -partielle- ne devait s'achever qu'en 1962.
"
Paul Lefrancq s’attelle à la tâche avec beaucoup d’abnégation", précise
M.-P. Dion. " Il met aussi toute son érudition au service du projet de restauration, dépouillant les archives, analysant en détail le décor de la salle des Jésuites, soulignant dans ses nombreux articles l’intérêt exceptionnel de la bibliothèque et de ses collections, imaginant enfin dans l'enfilade des pièces classées du premier étage un véritable musée du livre. Ne concevant la bibliothèque que comme un équipement ouvert sur la ville - à la vie culturelle de laquelle il participe activement -, il esquisse parallèlement un projet de redéploiement des collections. Celui-ci permet de concilier conservation des collections anciennes et recherche historique aux étages, avec le développement de la lecture publique au rez-de-chaussée, mais il est sans cesse reporté."
Paul Lefrancq joua également un rôle déterminant auprès du Cercle archéologique et historique de Valenciennes, qu'il devait présider à partir de 1951. Par son rayonnement culturel dans le Nord, il devait donner à cette société savante une "vive impulsion, dont témoignent en particulier les huit tomes des Mémoires maintenant sortis. Et l'on nous permettra de dire", conclut l'historien
Henri Platelle, "que la meilleure preuve de cette vitalité du Cercle, c'est précisément ce volume de Mélanges qu'il offre à son président jubilaire [...]."