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Pharaon de Winter 1849-1924

Sa vie. - Son enseignement. - Son œuvre


De Winter, Zéphyr


Librairie Raoust-Leleu/Librairie René Giard, Lille, 1926.


French Painting - Northern France - 19th & 20th Centuries - Flanders - Pharaon de Winter - Monographs - Text in French - Paperback - Rare Book - Book in Good Condition

In-4, broché sous couverture rempliée, 117 pp.


Illustré de 25 planches en hors texte.


Bon exemplaire. Menus frottements.




Livre non disponible

Rare exemplaire de la monographie du peintre flamand écrite par son fils, le peintre Zéphyr de Winter.


Né à Bailleul en 1849, ce fils d'artisan sabotier fut formé à Bruges et à Bailleul avant de rejoindre l'école des Beaux-Arts de Lille, en 1869, grâce à une bourse de la Fondation de Puydt. En 1872, de Winter rejoint l'atelier de Cabanel à Paris, où il se lie d'amitié avec Bastien-Lepage et Léon Commerre. Il expose pour la première fois au Salon des Artistes français en 1875, institution à laquelle il restera fidèle. 


Son réalisme austère et sa volonté de vérisme ethnographique (tisserands, religieuses...) en font un artiste emblématique des courants naturalistes attachés, sous la Troisième République, à un naturalisme fait d'exigence technique et scientifique. Aux yeux de certains critiques régionalistes, de Winter sera érigé en digne héritier de la tradition artistique flamande des siècles passés. Souvent indissociable d'une critique des courants modernes de la peinture, cet éloge d'un "artiste essentiellement flamand [qui] possède les qualités que l'histoire de l'art associe à ce vocable ethnique : la sincérité de l'imitation, la fidélité du rendu, l'éclat du coloris, la robuste sûreté de la facture" (François Benoît cité dans N. Buchaniec, Les expositions artistiques dans le Nord de la France (1870-1914), p. 223) culminera lors de la première rétrospective de son oeuvre, organisée à Roubaix en 1911 "en marge du Salon d'art moderne de L'Exposition internationale de nord de la France. L'exposition rassemble quatre-vingt-six oeuvres dont L'indiscrète et a été visitée par plus de dix mille personnes." (ibid.)

La dimension presque provocante de ses autoportraits confère cependant une force indéniable à cette peinture lourdement silencieuse, lente jusqu'à l'immobilité. Ces regards expriment une volonté morale de prendre le spectateur à témoin. De Winter trouvait ses modèles dans son environnement proche, à la manière du cinéaste Bruno Dumont pourrait-on dire, qui recherche ses acteurs non professionnels à Bailleul, sa ville natale. Témoin privilégié de l'horreur du monde, Pharaon de Winter, personnage principal de son film L'humanité, est présenté comme le petit-fils du peintre, dont il porte le nom et habite la rue. Devant son lit est accroché l'un des autoportraits scrutateurs de son grand-père. Les regards de ce personnage à la parole différée et aux gestes infiniment lents semblent seuls tenir lieu de parole : au musée de Lille, pendant l'accrochage de l'exposition consacrée au peintre, Pharaon de Winter entre en contemplation devant le portrait d'une enfant, oeuvre Pharaon de Winter ...