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Laves émaillées

Un décor oublié du XIXe siècle


Brunel, Georges


Paris-Musées, 1998.


In-8, plaquette agrafée sous couverture illustrée en couleurs, 23 pp.


Avec 10 illustrations et planches en noir et en couleurs.


Bon état d'occasion. Menus frottements en couverture.




Livre non disponible

Cette plaquette épuisée a été publiée à l'occasion de l'exposition Laves émaillées - Un décor oublié du XIXe siècle présentée au musée de la Vie romantique à Paris [15 octobre 1998 - 17 janvier 1999].


Le peintre Jules Jollivet (1794-1871), élève du baron Gros, avait été chargé de la décoration de la façade de l'église Saint-Vincent-de-Paul, édifiée par Hittorff, le futur architecte de la gare du Nord. Constitué de plaques de laves émaillés, ce décor avait été réalisé de 1846 à 1860 et reprenait pour cette église parisienne les théories célèbres de l'architecte Hittorff sur la polychromie des édifices antiques.

Ce procédé original avait été soutenu par le préfet Chabrol, originaire de l'Auvergne, qui souhaitait ainsi favoriser l'industrie de sa région natale en promouvant un mode de décor résistant qui offrirait un équivalent moderne de la mosaïque. Jollivet défendit avec enthousiasme cette "découverte qui assurait, selon lui, une durée pour ainsi dire éternelle aux voiles d'or et de couleur que nos artistes plus habiles auraient brodés de chefs-d'oeuvre, qui, substituant la durée infinie à l'existence éphémère, aurait porté aux âges futurs les témoignages immaculés de l'art de notre époque."

Apposées en mars 1860, les dernières plaques furent à l'origine d'un scandale artistique. Des membres du clergé dénoncèrent "l'immodestie des sujets représentés par l'artiste ; les mères devaient défendre à leurs filles de lever les regards sur la face de la maison du Seigneur polluée par les images de la création [...]""Une commission ad hoc réunie par le préfet Haussmann propose 'd'atténuer... les nudités incriminées". Devant le scandale et les pressions du clergé la dépose même de ces plaques est décidée." (Bruno Foucart, Le renouveau de la peinture religieuse, Arthéna, 1987, p. 92)
Dans cette brochure, le peintre tente de répliquer à la désaffection du clergé pour une technique si prometteuse et entend démontrer à quel point le style de ce décor censuré était "approprié à la peinture monumentale religieuse".