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Antoine Watteau son enfance ses contemporains Cellier Louis

Antoine Watteau, son enfance, ses contemporains
Cellier, Louis


Imprimerie de Louis Henry, libraire-éditeur, Valenciennes, 1867.


In-8, demi-percaline marron, reliure postérieure, plats marbrés, titre doré, 107 pp.
Avec une gravure en frontispice représentant Antoine Watteau dans un médaillon de style rocaille, signé "l. Cellier f 1855" -il s'agit vraisemblablement d'une libre interprétation de la gravure de François Boucher- et une planche en hors-texte représentant une sculpture de Jacques Saly.
Bon état. Coins émoussés, des rousseurs par endroits, plus importantes en page de titre.



Livre non disponible
Historiographe et conservateur du musée de Valenciennes, Louis Cellier (1827-1877) dresse avec cet ouvrage de grande érudition un hommage à Antoine Watteau et à ses nombreux concitoyens artistes. Watteau était mort en 1721 à Nogent et, en l'absence de tout monument funéraire dans sa ville natale, le tombeau en l'honneur de Watteau devint un genre littéraire ou artistique particulièrement prisé dans le milieu artistique et les cercles antiquaires de la cité du Nord. Arthur Dinaux fut ainsi l'un des premiers érudits locaux à publier sa Notice sur Antoine Watteau en 1834. Il évoque d'ailleurs dans cette imposante brochure le buste du peintre des fêtes galantes auquel travaillait son concitoyen le sculpteur Louis Auvray (1810-1890) : "C'est un monument  que le jeune Valenciennois veut élever à la gloire d'un de ses illustres devanciers et pour qu'il devienne à la portée de tous ses concitoyens et de toutes les fortunes, il en doit faire tirer de petits médaillons en plâtre qu'on verra bientôt suspendus dans les cabinets les plus modernes de nos contrées." En 1866, Léon Dumont publiera lui-aussi une plaquette sur l'artiste, qui reprenait le texte d'une conférence prononcée à Valenciennes au profit de la société de bienfaisance dite des Incas. Viendra ensuite, en 1884, le deuxième centenaire de la naissance du peintre, célébré de manière exceptionnelle à Valenciennes avec l'inauguration du monument de Carpeaux, achevé par le sculpteur valenciennois Ernest Hiolle (1834-1886). L'érudit Paul Foucart, président de la section artistique de la Société agricole de Valenciennes, devait encore consacrer plusieurs études à Watteau et à Pater dans les deux dernières décennies du XIXe siècle. La tradition sera encore respectée lors de la célébration du bicentenaire de la naissance de l'artiste à Valenciennes ; André Mabille de Poncheville, qui dirigeait les Cahiers de l'amitié de France et de Flandre, avait, en effet, obtenu la collaboration prestigieuse de Louis Gillet, le critique de la Revue des Deux Mondes, pour un numéro spécial de sa revue : Watteau - Le centenaire à Valenciennes (1921).
En 1867, Louis Cellier s'inscrivait donc dans une tradition déjà fortement établie. Trente ans après Dinaux, il renoue d'ailleurs avec l'hommage à Louis Auvray, dont le buste vient "[...] après quinze ans de démarches et de travaux persévérants, de relever le monument qui recouvrait, dans la ville de Nogent-sur-Marne, les restes mortels d'Antoine Watteau. Tardive mais juste réparation de l'injure faite à ses cendres au temps de la Révolution." Mentionnant le "beau jour" où Carpeaux découvrira sa statue, il confesse avoir "rêvé pour Watteau un hommage plus modeste et d'une réalisation moins difficile [...] Je me disais qu'il ne serait pas inintéressant de signaler aux étrangers par une inscription l'endroit que la nature à choisi pour enfanter celui qui devait un jour la peindre en beau. J'allais plus loin encore, ajoute Cellier. Pourquoi, disais-je, se borner au seul Watteau? Pourquoi refuserait-on un honneur pareil à tant d'hommes remarquables dont Valenciennes est fière d'avoir protégé le berceau?"