Essai sur les Causes de la Perfection de la Sculpture Antique et sur les Moyens d'y atteindre sujet proposé par l'Institut national de France, au mois de Juillet 1797, pour le concours de l'année 1798 par M. Le Chevalier Louis de Gillier capitaine de cavalerie.
A Londres, février 1798.
"Il y a quelque tems que ce sujet a été proposé par l'Institut National de France pour le concours de l'année 1798 ; la France paraissait revenir alors de ses trop longues erreurs, la société semblait s'y réorganiser, la justice & la morale publique commençaient à y repaître, tout faisait espérer un meilleur état des choses. J'osai essayer de concourir sur ce sujet proposé à toute l'Europe, & faire hommage à une patrie, que j'aimai encore, de mes observations sur un art que j'ai toujours plus aimé que cultivé. Mais la dernière Révolution qui a achevé de détruire toutes ces espérances m'a fait changer de dessein. La nécessité où je me suis trouvé d'attaquer les principes des hommes qui gouvernent la France, m'ayant fait présumer que cet ouvrage ne pouvait qu'y être mal reçu, & de peu d'utilité dans ce moment, j'ai renoncé à l'adresser à des gens qui devaient avoir aussi peu d'envie de l'accueillir que moi de le leur offrir. Ils ont tant répété que les tyrans ont horreur de la vérité, qu'ils me l'ont persuadé, & mes observations leur devenant pour le moins inutiles, je les ai gardées pour quelques amis, & pour moi." [Chevalier Louis de Gillier].
En l'An VIII, l'Institut national proposait au concours le sujet suivant : "Quelles ont été les causes de la perfection de la sculpture antique, et quels seraient les moyens d'y atteindre?". Le lauréat du concours fut Emeric David, dont la réponse fut publiée sous le titre : Recherches sur l'art statuaire, considéré chez les Anciens et les Modernes.